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La raquette et l’économie…  Les deux passions qui animent la vie de Demian Raab.

 

Début 2016, Demian Raab évoluait encore sur le circuit ATP aux côtés des meilleurs joueurs du monde. Une grave blessure à la hanche a brisé sa carrière professionnelle. Son amour du tennis demeure intact. Mais il le partage désormais avec ses études.

 

Mai 2016. Le soleil brille sur Hambourg. Demian Raab se rend à l’entraînement. À pied. Comme à son habitude. Il traverse le passage-clouté… Quand une voiture le heurte. « J’ai été projeté sur quelques mètres, raconte-t-il d’un ton calme. Heureusement, je n’ai rien eu de cassé. Mais depuis, j’ai des problèmes de hanche. »

Fini les tournois ATP. Demian ne se frottera jamais aux plus grands. L’Allemand peut faire une croix sur sa carrière professionnelle. Avec émotion, il se remémore les difficiles jours qui suivent son accident : « J’ai pleuré pendant deux ou trois jours d’affilée. Parce que le tennis représentait toute ma vie depuis toujours. J’allais en cours mais le tennis passait avant toute chose. »

À vingt-quatre ans, le Hambourgeois a déjà passé un « quart de siècle » sur les courts de tennis. Cette passion pour ce sport provient de sa famille très sportive. « Mes parents se sont rencontrés sur un court de tennis dans un tournoi mixte. Un an plus tard ils étaient ensemble. Ils ont eu mon frère qui a immédiatement joué au tennis. Je suis venu après, et j’ai tout de suite voulu l’imiter. »

L’Allemand est doué. Dans toutes les positions, il dégaine. Rapide et puissant, son revers fait merveille. Rapidement, il se fait remarquer dans son pays. « Quand j’avais 9 ans j’étais le n°3 dans ma catégorie en Allemagne. J’ai participé aux championnats nationaux, et quand vous êtes un enfant vous savez, vous avez toujours envie de progresser. »

 

De Roger Federer à Karl Marx

 Les portes du tennis professionnel s’ouvrent à lui. En juillet 2014, il participe à son premier tournoi ATP. Chez lui. À Hambourg. Il y croise son idole, Roger Federer. Il se souvient, et les étoiles réapparaissent dans ses yeux : « Quand j’étais jeune j’ai rencontré Tommy Haas, et vu que Haas est ami avec Federer, j’ai pu le voir à Hambourg…. C’était un rêve, c’était formidable ! »

À cause de sa blessure, Demian se contente aujourd’hui du niveau universitaire. Cette année, il participe à son deuxième Master’U BNP Paribas, en France. Une compétition et un pays qu’il adore. « Cest une chance immense de pouvoir évoluer ici. Les étudiants ont vraiment un bon niveau. En plus, j’ai fait huit ans de français ! J’ai passé le bac en français (il le dit en français). »

Sans s’en apercevoir, il découvre une autre facette de son sport : le jeu en équipe. « Avant quand je jouais, c’était juste pour moi. Je pensais juste à moi. Ici, tu joues pour l’équipe. Je ne masseyais jamais pour regarder le match des autres. Maintenant, je viens encourager. »

À Marcq-en-Barœul, les matchs s’étalent sur toute la journée. Quand son équipe ne joue plus, il troque la raquette pour les livres. « Le MasterU BNP Paribas, cest vraiment une super opportunité. On peut faire du sport et, en même temps, avoir du temps pour étudier. »

Sa spécialité ? Les sciences économiques et sociales. Un livre de Karl Marx à la main, l’Allemand est en dernière année d’étude. « Je suis en train d’écrire mon mémoire à la maison. Cest sur l’évaluation des coûts chez les prestataires de services. Je fais ça pour les ingénieurs. »

À la sortie de l’université, direction le monde du travail. Un nouveau virage dans sa vie. Qu’il aborde avec sérénité. « J’ai des bonnes offres dans des boites d’ingénieurs. Je vais m’occuper des finances d’une entreprise. Tout en continuant le tennis ! »

 

Transmettre sa passion

Tennis professionnel, universitaire ou entrepreneurial… Pour Denian, c’est la même rengaine. Il veut jouer. Mais avant tout, se soigner. « Bien sûr jaimerais pouvoir continuer à jouer au tennis le plus longtemps possible, mais je dois dabord régler mes problèmes de hanche. Je vais peut-être me faire opérer comme ça je pourrai jouer à ce magnifique sport toute ma vie ! »

Le Hambourgeois le sait : il ne retrouvera jamais son niveau d’antan. Pourtant, il est prêt à partager son expérience auprès des plus jeunes. Avec enthousiasme. « J’ai appris à jouer au tennis avec des gens géniaux, pour moi c’est vraiment très important de transmettre. Il y a une gamine dans ma ville, sa mère ma demandé de laider. Alors je le fais quand je reviens à la maison. Et cest avec un grand plaisir. »

Demian et le tennis, c’est une histoire sans fin. De près, ou de loin, l’Allemand reste très attaché à ce sport. Son sport. « Quoi qu’il arrive j’ai envie de rester en contact avec le tennis. Cest toute ma vie, cest ma passion. Je pense que, quoi qu’il arrive, j’y reviendrai toujours. »

 

Roxanne Lacuska et Clément Commolet.