Christopher Aumüller, la course contre la montre

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Certains apprentis tennismen n’ont qu’un objectif : devenir professionnel. Cela n’a jamais été le cas de Christopher Aumüller, doyen du Master’U (28 ans). Aujourd’hui, le joueur et assistant coach n’a plus de temps à perdre, même si la balle jaune n’est jamais loin.

 

« Ah bon ? Je suis le plus vieux du Master ? Je ne savais même pas ! De toute façon, je crois que la limite d’âge est de 29 ans donc bon… Je suis dans les clous. » Le temps, Christopher Aumüller ne le compte pas. Il l’utilise du mieux qu’il peut. Sur le banc, sur le court et dans les vestiaires, l’Allemand se plie en quatre pour son équipe. Une course que le doyen a entamé dès sa sortie du lycée, avec un statut de jeune espoir du tennis : « Un bon nombre d’universités m’ont appelé après mes années au lycée. Il y avait celle du Nebraska, assez connue pour le tennis. Je suis vite tombé amoureux de l’endroit, j’ai fini mon bachelor, mon master et même mon doctorat là-bas. »

Des études de commerce réussies avec en arrière-plan une carrière tennistique qui n’a jamais décollé. Pas forcément à cause d’un manque de niveau, mais plutôt grâce à son pragmatisme : « Je n’ai jamais voulu être un joueur de tennis professionnel. J’ai toujours été réaliste à ce sujet. Je savais que je jouais bien, que je pouvais battre les meilleurs joueurs de ma catégorie. Mais je connaissais les sacrifices qu’il fallait faire, et je ne regrette pas du tout mon choix. »

 

Mi allemand, mi américain

 

Face aux Etats-Unis en demi-finale du Master’U, Christopher Aumüller sait donc à quoi s’attendre. Citoyen américain depuis 10 ans, l’entraîneur-joueur n’a pas non plus le cœur qui balance, loin de là : «  J’aurais adoré les battre en finale. Je connais très bien Greg (Patton), leur coach pour la compétition. J’aime mon pays, je suis 100% Allemand, je ne veux pas voir les Etats-Unis gagner (rires), même si c’est ma deuxième maison. » Quintuple vainqueur de la compétition, la Team USA ne rend pas Aumüller nerveux. Pas vraiment étonnant, lui qui est depuis quelques mois sous pression après la création d’un projet personnel : « Fan World », le Facebook des sports universitaires. Ambitieux, sans avoir ce fameux temps pour réaliser toutes ses activités : « Honnêtement, je n’ai pas le temps d’être à la fois joueur de tennis, responsable d’une start-up et prof à l’Université. Mais si vous êtes passionné par quelque chose, on trouve toujours le temps. J’adore ce que je fais, même si ça passe par travailler 15 heures par jour. La vie sur le canapé, ce n’est pas pour moi ! » À même pas 30 ans, plusieurs vies ont déjà traversé Christopher Müller. Mais encore faudrait-il qu’il puisse avoir le temps de s’en rendre compte.

 

Matthieu Guillot