A l’école de l’arbitrage

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Le silence se fait, les balles fusent, les échanges se prolongent, le public retient son souffle et soudain, l’annonce : « OUT » ! La concentration retombe quelques instants, en attendant le prochain service. À 13 et 14 ans, Achille et Thibault sont les deux plus jeunes arbitres du Master’U. Ils portent sur leurs épaules le manteau officiel de l’événement et la responsabilité de la fonction de juge de lignes. Avec plaisir comme toujours.

Achille a les yeux qui brillent : « C’est du bonheur de pouvoir côtoyer des joueurs », s’exclame-t-il. Pour des raisons de santé, il ne peut plus jouer. Il s’est donc tourné vers son club pour passer la formation d’arbitre. Thibault, lui, continue de jouer au tennis. Conscient que malgré sa passion, il a très peu de chances de devenir un joueur professionnel, il est d’abord passé par la case ramasseur de balles : « Je voyais les arbitres et j’avais envie de faire comme eux. Aujourd’hui, les positions se sont inversées. »

 

Délaisser la raquette pour la chaise

Leur jeune âge peut être trompeur mais tous deux ont déjà de l’expérience. Ils ont fait leurs débuts lors des interclubs de Lille : « J’y ai fait ma première chaise. C’est très impressionnant. » Thibault a même eu la chance d’arbitrer le match de Benoît Paire à Lille. Mais jamais sur un tel événement : « On se met un peu plus de pression parce qu’avec autant de public, personne n’a envie de décevoir. » Achille, lui est déjà très à l’aise : « Les premiers échanges sont toujours sources de stress, mais au fil des jeux ça va mieux. »

Comme la quarantaine d’autres arbitres-juges, ils sont encadrés par Pascal Maria, juge-arbitre du tournoi, une pointure de l’arbitrage international avec notamment 9 finales de Coupe Davis à son actif, dont la palpitante Croatie-Argentine qui s’est achevée, dimanche 27 novembre par la victoire des Sud-Américains. Pascal Maria, comme Thibault et Achille, a lui aussi commencé à arbitrer très jeune, à 14 ans. Il est donc très bien placé pour offrir des conseils aux deux garçons. Le message est donné sans détour : « Amusez-vous et ne paniquez pas en cas d’erreur. »

L’erreur d’appréciation de la balle, c’est justement ce que redoutent les deux arbitres en herbe : « Le pire qui peut nous arriver, c’est quand l’arbitre de chaise nous corrige. Ça met un coup de pression. » Thibault sait qu’il faut avant tout dédramatiser : « Ça devient problématique si c’est trop répétitif, il faut alors se remettre en question. » En attendant, il continue de scruter les lignes blanches à l’affût des balles qui fusent.

Delphine Toujas