Vade-mecum de la raquette de tennis

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La réalisation d’un cordage dure une vingtaine de minutes. Ici en time-lapse, la raquette du joueur français Julien Eon, « assez polyvalente mais plutôt axée puissance. »

 

C’est un euphémisme : sans sa raquette, le joueur de tennis n’est rien. Et une raquette de tennis, c’est plus compliqué que ce qu’il n’y paraît. Décryptage avec Flavien Flament et Thibaut Faure, cordeurs durant le Master’U BNP Paribas.

 

Un choix crucial : « La raquette, c’est 50% de la performance d’un joueur. Pour un compétiteur, il faut savoir jouer sur différents leviers : le cordage, le plan de cordage, le grammage de la raquette, son profilé… »

Le tamis : «C’est le cadre de la raquette. Il existe des tamis de différentes tailles : petit, moyen et grand. Plus le tamis est petit, plus cela va être dur de centrer sa balle. Mais si on y parvient, on aura plus de précision. Avec un tamis plus large, on perd en précision mais on va gagner en puissance. Chez les pros, ce sera plus des moyens tamis, comme ici au Master’U BNP Paribas. »

Le profilé : « C’est la largeur du cadre de la raquette. On a des profilés plutôt étroits, d’autres plus grands. Les profilés étroits sont les plus difficiles à manier. Les grands profilés sont utilisés par des personnes plus âgées, plus tranquilles.»

Le grammage : « C’est le poids de la raquette. Plus on va l’augmenter, plus ça va être compliqué de la maîtriser. Avec une raquette lourde, on gagne en puissance mais on se fatigue plus rapidement. A l’inverse, avec une raquette légère, on perd en puissance, mais on gagne en contrôle et en maniabilité. Les pros utilisent des raquettes lourdes.

Le cordage naturel en boyau :« C’est ce qui se fait le mieux en terme de confort. Mais c’est au détriment de la durée de vie. C’est un cordage très fragile. »

Le cordage synthétique en multi-filaments : « Toujours très souple et très confortable. »

Le cordage synthétique en mono-filament : « Le cordage fait pour les compétiteurs. Avec moins de confort, mais beaucoup plus de spin et de vitesse. A partir d’un certain niveau, troisième ou deuxième série, tout le monde joue en mono-filament. Ici au Master’U BNP Paribas, tous les joueurs sont équipés de ce type de cordage. »

La forme du cordage : « Plus elle est ronde, plus elle est utilisée par ceux qui privilégient la puissance. Le cordage carré, c’est pour l’accroche : la balle va rester plus longtemps dans la raquette et le joueur aura plus de contrôle. Et puis on a la forme octogonale : là ce sera plus pour la prise d’effets. »

La tension du cordage : « Au plus on va tendre, au plus la balle va revenir dans le terrain, elle va se rapprocher du filet. Plus le cordage va être détendu, plus la balle va partir loin. La tension, ça dépend du style de jeu. Il n’y a pas de standard et il y a de tout au Master’U BNP Paribas. »

La jauge : « C’est l’épaisseur de cordage. Plus on va monter en jauge, donc en épaisseur, plus le cordage aura une durée de vie importante mais on perdra en touché. Les grands compétiteurs ont de faibles jauges. Par contre, ça casse plus vite. C’est pour cette raison que les joueurs changent beaucoup de raquette. »

Le nombre de raquettes : « Ça dépend. Il y en a qui ont cinq/six raquettes et vont tourner. S’ils font face à un puncheur qui envoie des mines à tout-va, ils vont tendre un peu plus pour garder la balle sur le terrain. Ils essaient de s’adapter en fonction du joueur en face et ont plusieurs raquettes avec différentes tensions pour pouvoir s’adapter à cela. Après, chaque joueur a son style. Federer adapte sa raquette pour tout ce qui est va être puissance de jeu à plat et grosse débauche d’énergie au niveau de la frappe. Nadal lui, il est plus forme octogonale pour la prise d’effet. Et puis il y en a qui ont leur raquette fétiche : c’est psychologique. Et dès que celle-ci casse, il va falloir que tout de suite la première soit recordée pour repartir avec »

  

Propos recueillis par Kévin Saroul

Vidéo réalisée par Antoine Decarne