Le film de la finale

Classé dans : News | 0

Six matchs, plus de onze heures de combat, et une première victoire pour la Grande-Bretagne. Retour sur une journée riche en émotions.

 

USA – GB : 1 – 0 

Ena Shibahara au bout du suspense.

Shibahara (USA) bat Hurst (GB) : 5-7, 7-5, 6-4.

« Time ». L’arbitre annonce la reprise. Emma Hurst mène 5-4 dans le deuxième set. La Britannique s’apprête à servir pour le match. Les soixante spectateurs du court central en sont certains, la Grande-Bretagne va inscrire le premier point de la finale. Et pourtant ! Hurst s’écroule, et commet deux double-fautes. Ena Shibahara recolle. Inespéré, tant l’Américaine subissait la loi de son adversaire depuis le début de la partie. Pour Barry Scollo, l’entraîneur britannique, il n’y a pas de doute : « c’est le tournant du match. A ce moment-là, l’Américaine a très bien joué. Elle a vraiment fait la différence. »

 

Une victoire au forceps 

Shibahara reprend confiance, et remporte la deuxième manche 7-5. Montées au filet, coups gagnants, échanges intenses… La suite est complètement folle. Les deux joueuses enchaînent les breaks. Sept dans le troisième set.  Les « USA ! USA ! » et les « Let’s go GB, let’s go ! » se répondent. Le niveau exceptionnel ébahit le public, et Greg Patton. Le coach américain quitte Marcq-en-Barœul pour Hollywood : « C’est comme dans un film de Tom Cruise. Elle était prisonnière, puis elle s’est retrouvée dans le désert. … Et au final, elle s’échappe à cheval ! Elle a survécu !»

En fin de manche, l’Américaine impose son énergie et son physique. Mais Emma Hurst tient jusqu’au bout. Elle sauve six balles de match sur son service. Shibahara convertit la septième. Après 2h15 de combat, la finale est lancée.

 

USA – GB : 1-1

Le maître du service-volée

Hawkins (GB) bat Redlicki (USA) :  6-4, 6-4.

« Quand Jack joue comme cela, c’est impossible de le battre. » Ce n’est pas Martin Redlicki qui contredira les propos de Alistair Higham, l’entraîneur britannique. Dès l’entame du match, les deux joueurs montrent que le service serait la clé de la rencontre. Tout en gestion, Jack Findel Hawkins remporte le premier set. Sa maîtrise parfaite du service-volée à agacer son adversaire du jour qui s’est déconcentré rapidement. Il multiplie les gestes d’agacement, ce qui le fait sortir de son match : « Mon adversaire a sûrement joué l’un de ses meilleurs matchs. Son taux de première balle a été incroyablement haut et ses services-volées étaient très bons. Je ne pouvais pas faire grand-chose, c’est frustrant »

 

« Je crois que les États-Unis sont un peu fatigués »

Dans le deuxième set, Martin Redlicki se fait breaker rapidement au troisième jeu. Par un passing, Jack Findel Hawkins prend les devants définitivement. Il conclut le match par un ace sur sa deuxième balle de match. Le coach anglais estime que « sur le plan tactique, c’était parfait. Je crois que les États-Unis sont un peu fatigués. On se concentre uniquement sur le match d’après ». Tenants du titre depuis six ans, les Américains peuvent vaciller sur leur trône.

 

USA – GB : 1 – 2

La Grande-Bretagne prend l’avantage

Lumsden (GB) bat Lahey (USA) : 7-6, 7-6.

Les États-Unis, grands favoris de la compétition, sont-ils tombés sur un os ? La Grande-Bretagne fait jusqu’ici trembler l’équipe américaine. Maia Lumsden a apporté un deuxième point âprement disputé Ashley Lahey.

Dans le premier set, les deux jeunes joueuses livrent un face-à-face très tendu. L’Américaine et la Britannique gagnent ainsi tous leurs jeux de service ! Tout se joue donc dans un tie-break décisif, lui aussi très serré : Maia Lumsden le gagne 7 à 5.

Ashley Lahey ne perd cependant pas la foi. Sur ses jeux de service, elle n’est pas inquiétée et signe deux jeux blancs. Mais Maia Lumsden continue de poser son jeu en fond de court. À trois jeux partout, le scénario s’emballe. Alors qu’elle mène l’échange, Ashley Lahey manque totalement son coup. Le visage de l’Américaine exprime toute la surprise d’avoir raté un point tout fait. La Britannique en profite pour breaker dans le jeu suivant, et sert pour le match.

 

Une histoire de tie-break

Mais son adversaire n’abandonne pas la partie. Ses coéquipiers la remotivent – « c’était le soleil de mon match », confiera-t-elle – et elle réussit à debreaker à 3-5, avant de sauver une balle de match à 4-5, 30-40. Ashley Lahey égalise à cinq jeux partout. La tension est palpable, les deux joueuses s’énervent. C’est encore au tie-break qu’elles se départagent. Maia Lumsden fait alors rapidement le trou (3-0), et malgré un sursaut d’orgueil de son adversaire américain (7-3), elle gagne le deuxième set et le match, sous les hourras de son équipe.

« Je suis vraiment contente, s’exclame-t-elle. On était très proches l’une de l’autre au score. C’était important de remporter ce point. Et puis il y a tellement une bonne ambiance ! » La joie de la Britannique tranche avec la déception de sa rivale américaine, sortie presque en larmes du court. « C’est très difficile de perdre ce match. Maia a très bien joué les points importants, je ne peux que la féliciter. »

La finale se jouera donc dans les confrontations en double, et Ashley Lahey est déjà prête. « Nous sommes comme une dream team, on peut gagner ce match ! » Si les prochains matchs sont aussi intenses que celui-ci, les spectateurs du court central devraient encore se régaler.

 

 

USA – GB : 1 – 3

La Grande-Bretagne fait le break

O’Mara (GB) bat Holt (USA) : 4-6, 6-4, 7-6.

Décidément, cette rencontre entre les Britanniques et les Américains offre des matches pleins de suspense. Le deuxième simple homme n’a pas fait exception. Les deux joueurs se sont rendus coup pour coup, et à la fin, O’Mara l’a emporté. Tout avait pourtant bien commencé pour Brandon Holt, qui a empoché le premier set, face à un Britannique dispersé, tendu. Ce dernier a commis trop de fautes directes face à un Américain survolté.

Jonny O’Mara retrouve peu à peu son jeu, et sa première balle lui permet de prendre les devants. Le niveau et l’intensité sont montés dans le deuxième set. Entre volées, coups droits foudroyants, les échanges se font plus agressifs. À ce jeu-là, O’Mara sort vainqueur. Il breake son adversaire à 5-4 pour se donner l’occasion de servir pour le set, et le gagner.

 

Quatre balles de match sauvées par O’Mara

Le troisième set prend une autre tournure. Holt breake d’entrée son adversaire. Des attaques tranchantes, des montées au filet incisives… O’Mara souffre. Les deux protagonistes offrent des points de folie. Le Britannique plie mais ne rompt pas, et sauve sa mise en jeu, évitant de concéder le double break. Et c’est alors qu’il semblait perdu que Holt flanche avec une double faute et un retour dans le filet. O’Mara débreake. S’en suivent des jeux intenses, avec une lutte acharnée. Holt parvient à breaker son adversaire, et sert pour le match.

Tout semble perdu pour le Britannique, mené 40-0. Mais dos au mur, il lâche ses coups, et sauve les opportunités américaines. Après quatre balles de match écartées et dix minutes de jeu, O’Mara revient à 5-5. Deux jeux blancs plus tard, le jeu décisif part à sens unique. Le Britannique enchaine, et ne laisse aucune chance à Holt de revenir. Une ultime balle envoyée dans le filet permet à la Grande-Bretagne de faire un grand pas vers le titre. « Je n’ai jamais abandonné et j’ai eu la victoire », souffle Jonny O’Mara à la sortie du court. Le double féminin a la première opportunité pour les Britanniques de gagner le Master’U BNP Paribas.

 

USA – GB : 2 – 3

Staying alive

Shibara-Lahey bat Hurst-Lumsden: 4-6, 6-3, 10-8.

Un cri de soulagement pour les Américaines après une faute en revers de Lumsden : les protégées de Greg Patton arrachent un point capital au super tie-break. Menées 6-8 dans la manche décisive, elles n’ont pas abdiqué. Elles ont su pousser les Anglaises à faire quatre fautes directes dans le money-time. La Californienne Ena Shibahara était satisfaite à la sortie du court : “Je me sens super bien. Je suis très contente du match qu’on a fait. On est encore en course pour la victoire finale.”

 

Un superbe tie-break

Pourtant, ce sont les Britanniques qui prennent le meilleur départ. Elles ont engrangé le premier set (6-4), profitant de la fébrilité d’Ashley Lahey. Mais la paire américaine n’était pas inquiète. “On était dans le match. On avait perdu ce set sur quelques détails. Il fallait juste les corriger”, souligne Ena Shibahara.

La réaction ne se fait pas attendre : un break en début de set et un autre pour le conclure. Les Américaines, beaucoup plus compact dans leur jeu, s’adjugent le deuxième set (6-3) et s’offrent un super tie-break. Une manche décisive qui a tourné en faveur du pays de l’oncle Sam. “Après le premier set, elles sont revenues plus fortes. Elles ont haussé leur niveau de jeu. Elles étaient tout simplement plus fortes”, concède la Britannique Emma Hurst. Les Etats-Unis sont en marche pour l’exploit.

 

USA – GB : 2 – 4

Come on, Great Britain !

O’Mara-Hawkins bat Redlicki-Holt : 6-4, 6-3.

Jonathon O’Mara et Jack Findel Hawkins explosent de joie. Les deux Britanniques viennent de réaliser le plus grand exploit de leur jeune carrière. Après avoir terrassé tous les deux les Américains en simple, ils signent la même performance sur le double masculin. La paire Redlicki-Holt est incapable de faire trembler les Britanniques, sur un nuage.

Les deux équipes conservent pourtant leur mise en jeu pendant huit jeux, malgré quelques coups d’éclat de la paire britannique. Mais c’est sur le neuvième jeu, au service de Martin Redlicki, que les Britanniques font le break. Sur un échange au filet, le serveur américain finit par craquer. O’Mara conclut le set au jeu suivant d’un coup droit au raz du filet.

La Grande-Bretagne est à un set de la victoire. Dans la deuxième manche, les Britanniques gardent le rythme. Les Américains sont fébriles. Ils sauvent tout juste une balle de break dans le deuxième jeu du set, mais ils résistent. Les Britanniques les font plier au sixième jeu de la manche, à 3-3. Ils manquent pourtant trois balles de break, mais la quatrième est la bonne. Sur un échange au filet, Jack Hawkins pousse Martin Redlicki à la faute, et la Grande-Bretagne est plus que jamais proche de la victoire finale.

 

Un public en feu

Les Britanniques n’ont plus qu’à dérouler. Dans une ambiance bouillante, soutenue par les autres nations déjà éliminées, Jonathon O’Mara conserve sa mise en jeu pour mener 5-3. Les Américains sont perdus, Martin Redlicki n’arrive plus à rien. Comme un symbole, il concède la faute finale sur son service. Le public applaudit à tout rompre, l’équipe britannique va fêter ses héros sur le terrain. Ils reçoivent même la bénédiction du coach américain Greg Patton. « Les Britanniques étaient incroyables. Ils ont servi bien mieux que nous, et étaient plus relâchés au retour : ils étaient trop forts, brillants dans tous les secteurs. »

Évidemment, les joueurs britanniques sont heureux. « C’est le meilleur moment de ma carrière, s’enthousiasme Jonathon O’Mara. Quelle émotion, c’est incroyable. Après la double dame j’ai bien cru que les Américains allaient revenir. Mais avec Jack, on s’est donné de l’énergie pendant tout le match. Maintenant, on ramène la coupe à la maison et on peut en être fier. » Le coach anglais, Allierait Higham, savoure-lui aussi. « Je suis un homme vraiment heureux aujourd’hui. On adore cet événement, alors le gagner, c’est génial. Après le simple, on s’est dit qu’on avait plus qu’un seul double à gagner. On a perdu la double dame, on a tout remis à zéro, remotivé l’équipe, et on a gagné. »

Côté américain, la déception est palpable. « Les Anglais ont joué un peu trop bien pour nous, explique amèrement Martin Redlicki. Félicitations à eux, ils le méritent. Nous avons perdu, mais nous avons tout donné sur le court. On s’est battu sur tous les points. » Se battre n’a pas suffi : 2017 était l’année de la Grande-Bretagne.

 

Classement final :

  • Grande-Bretagne
  • Etats-Unis
  • Allemagne
  • Chine
  • France
  • Irlande
  • Belgique
  • Russie

 

Toute l’équipe de la licence professionnelle journalisme de sport de l’ESJ Lille.