La Berezina russe

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Finaliste en 2016, la Russie a subi une défaite cinglante, vendredi, en quart de finale, contre la Chine et perdu les premières quatre rencontres. L’équipe a des circonstances atténuantes : lundi encore, ses membres n’étaient pas encore fixés sur sa participation.

 

 

Ils ne se connaissaient pas avant d’arriver en France. Nikita Shpanko (23 ans), Anastasia Tsyganova (19 ans), Roman Kudryashov (20 ans), Yulia Kapitanova (20 ans), Denis Borisov (23 ans) et Veronika Filonova (20 ans) « sont venues pour représenter la Russie ». Ces six joueurs viennent tous de Moscou mais étudient dans quatre universités différentes. « On ne se connaissait pas tous, souligne Roman Kudryashov, mais on se croisait parfois à l’université et au tennis. »

 

Mais un événement international qui se joue par équipe nécessite une réelle préparation d’équipe, ce qui n’a pas été le cas. « On n’était pas prêts mentalement et physiquement, explique l’entraîneur russe, Alexandre Yelfimov. Les joueurs ont été réunis une journée avant le départ mercredi. » Le doute sur la participation de l’équipe russe a persisté en début de semaine. Les meilleurs joueurs russes de la catégorie universitaire n’ont pas pu venir, empêchés par leurs études, et ont finalement été remplacés au pied levé.

 

Résultat, pas d’entraînement particulier pour les six sélectionnés, ni même de préparation mentale car « ils ne viennent pas la tête vide », souffle l’entraîneur. Les athlètes ne sont pas à 100% sur la compétition. Par exemple, pendant la rencontre de son coéquipier Denis Borisov, Veronika Filonova réglait des problèmes administratifs avec son université à Moscou où elle étudie la finance. Des conditions loin d’être optimales, qui ont coûté cher à l’équipe.

 

La compétition n’est pas encore finie. Dès demain, c’est la consolante contre l’Irlande. « On va donner le meilleur de nous-même, étant donné les circonstances et nos capacités », promet Roman Kudrayashov. Les joueurs ont beau paraître impassibles, les chiffres sont sévères et présagent d’un tour délicat face à une nation dont l’objectif est de ne pas finir dernière comme en 2016. La Russie n’a remporté qu’un seul set, avec Julia Kapitanova sur la troisième rencontre contre Jiaxi Lu. L’entraîneur Alexandre Yelfimov n’a lui pas mâché ses mots. « Je suis très affecté par cette élimination, c’est très négatif pour nous», soupire-t’il encore. L’année dernière, on était en finale… » Objectif, désormais pour l’équipe : reprendre confiance en elle.

Baptiste Allaire