La balle jaune à la volée

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Ils ont entre 12 et 14 ans. Ils sont bénévoles. Et rendent la vie plus facile aux joueurs sur les courts de tennis. Léo, Simon et Cléa font partie de la vingtaine de ramasseurs de balles du Master’U BNP Paribas. Rencontre.

 

« Il faut être tout le temps concentré, toujours attentif. Pendant tout le match ». Cléa a résumé en une phrase le rôle des ramasseurs de balles. Être toujours prêt quand on a besoin d’eux. Les trois ramasseurs pratiquent le tennis dans la région. Léo et Simon ont déjà tenté l’expérience en 2016. C’est une première pour Cléa. « J’avais fait les sélections pour Roland-Garros. Je n’avais pas été prise mais on m’a proposé de faire ce tournoi », raconte-elle, ravie. Cette année, seulement huit équipes de trois ramasseurs sont présentes sur le tournoi. « Il manque du monde. L’année dernière, il y avait huit équipes de six » regrette Léo. Vendredi, aucun ramasseur n’était sur le court. « Moi, je voulais bien le faire, mais il n’y avait pas assez de monde donc ça a été annulé ». La raison principale : « on avait école ».

 

Apprendre des plus grands
D’anciens ramasseurs de balles de Roland-Garros chapeautent les nouveaux du Master’U. Ils ont une organisation très précise. « Deux à chaque poteau du filet. Puis quatre en fond de court, aux quatre coins. » explique Simon. « Quand on est six » rajoute Léo. Dès qu’une balle est sur le terrain, les « filets » vont la chercher. Si c’est un « fond de court » qui la ramasse, « on fait passer les balles vers les filets pour ensuite les donner aux joueurs ». Quatre balles sont utilisées durant un match du Master’U. « Pour servir, certains joueurs en veulent quatre, d’autres trois, d’autres deux ». Les ramasseurs proposent. Le joueur décide. « On s’adapte », analyse Cléa. Comment les joueurs choisissent-ils leur balle ?  « Ils regardent l’écriture sur la balle, pense avoir deviné Léo. Si elle est usée, ils ne la prennent pas ». Ce qui plaît à Simon, « c’est la proximité avec les joueurs. On apprend de nouveaux gestes en les regardant ».

 

Un vrai métier
Tous les cinq jeux, les ramasseurs tournent pour se reposer. « Car c’est assez fatiguant quand même. » Le plus dur ? « Être au filet. Ça fait mal aux jambes. On est tout le temps accroupis. Et il faut avoir des doigts solides parce qu’on est toujours appuyé dessus » prévient Léo. Cléa renchérit : « dès qu’il y a une balle dans le filet, il faut sprinter. » Il faut être le plus rapide possible pour ne pas gêner les joueurs. A l’intérieur de la salle où ils exercent, il fait presque aussi froid qu’à l’extérieur. Mais cela n’a pas l’air de gêner les trois jeunes. « L’organisation nous a offert des uniformes qui sont chauds ». Simon ouvre sa veste, preuve à l’appui. « Et puis à force de courir, on se réchauffe. » Il est d’ailleurs temps pour les trois ramasseurs de retourner sur le court. Au service des joueurs.

 

Juliette Michenaud

Photo : Denis Couvelard